DEATH ROCK / SCENE AMERICAINE
Les scènes gothiques et post-punk aux Etats-Unis
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Le pays de l’Oncle Sam méritait bien un chapitre à lui seul. La raison principale en est que les évolutions du punk, de la new-wave et du gothique y ont suivi un chemin radicalement différent de l’Europe. Contrairement aux idées reçues, le punk n’est pas né à Londres mais dans les sous-sols de New York, aux fonds de caves humides, joué par des bandes de paumés qui essayaient de retrouver un son rock n’roll durant l’année 1974-1975. Le premier groupe à sortir son album s’appelle The Ramones, en 1976. C’est le tout premier disque du genre, et il contient déjà un tube : Blitzkrieg Bop. Le son est crade, l’esprit très 60’s, mais toutes les bases sont là. Très logiquement, le punk va faire son petit chemin sur la route 66… Oui, mais voilà : nous sommes aux États-Unis. Aucun groupe n’a le pouvoir de se réclamer suffisamment d’un genre musical pour aller faire scandale sur les écrans de télévision ou dans la presse généraliste. Et il faut bien avouer que dans un pays qui, en moins de vingt ans, a vu défiler les blousons noirs, les beatniks, les hippies et les Hell’s Angels, il est inutile de dire que les punks ne font guère plus que hausser les sourcils de l’Américain moyen. Ceci dit, l’Amérique étant le pays du rock n’roll, il ne sera pas dit que les tremplins rock ou les radios FM délaisseront ces nouveaux rockers, un peu plus bruyants que les précédents certes, mais toujours efficaces dans les “parties” branchées pour ados. Cette mentalité a ses avantages : l’Amérique est le pays des “freaks” par définition. Un mouvement culturel ou musical, pour peu qu’il soit original et à contre-courant, trouvera toujours un espace pour s’exprimer. |
Mais
il y a aussi des inconvénients. Que reste-t-il
de “l’underground” si les artistes
les plus marginaux et les plus révoltés
ont ainsi pignon sur rue ? Certains groupes très
prometteurs, comme Martha and the Muffins, The
Cars ou Blondie, ont ainsi cédé
aux chants des sirènes et se sont retrouvés
rapidement à faire du rock FM pour un public
de beaufs qui les transformèrent en millionnaires,
soit, mais aussi en bien mauvais musiciens…
On ne peut d’ailleurs que comparer cela
à la triste carrière de Kurt Cobain,
leader de Nirvana, au début des années
90. Lui non plus n’avait pas compris comment
les gens qu’il détestait et dont
il dénonçait les travers étaient
subitement devenus son public le plus fidèle
et le plus reconnaissant. On connaît la
suite. Une telle ouverture d’esprit chez
les supporters d’Oncle Sam a de quoi désamorcer
toute révolution en la faisant passer pour
un nouveau gadget à la mode. Dommage pour
Kurt. Dommage pour tous les autres... Rédacteur : Mario Glenadel |