METAL INDUS

Violence, provocation et mélange des genres

 
James G. Thirlwel (Foetus) - 1996

Sur la fin des années 80, l’EBM attire l’attention du public et des artistes américains. Des labels comme Wax Trax! (à Chicago) dressent un pont entre l’Europe et les USA, avant que de jeunes rockers du pays de l’Oncle Sam ne s’approprient les expérimentations de Cabaret Voltaire, les mélodies électro-pop de Depeche Mode et les rythmes puissants de Front 242 pour les mêler aux guitares du thrash métal.

Influencés par des pionniers de la fusion machines + guitares tels que The Cassandra Complex ou A Split Second, ils créent ainsi un genre qui va ravager les milieux du goth-rock, de la musique industrielle et du rock en général : le métal-industriel ! Appelé également “crossover”, “rock industriel” ou “indus-métal”, ce style associe guitares saturées, refrains accrocheurs, sons électroniques distordus et rythmes technoïdes, au service d’une imagerie glauque et urbaine héritée de la musique industrielle. Ce qui n’exclut pas, parfois, un côté glamour décadent, romantique écorché vif, voire franchement décalé.

Les artistes américains à l’origine du mouvement métal-indus utilisent leur musique pour fustiger les institutions de leur pays, attaquant violemment la

religion, le consumérisme et l’idéologie capitaliste, traumatisant les partisans du politically correct en faisant l’apologie de la drogue ou du sexe déviant et en affichant une fascination malsaine pour les sectes, le satanisme ou les guerres.

Après l’Angleterre et la Belgique, ce sont donc les Etats-Unis qui donnent une nouvelle impulsion à la musique sombre, réunissant gothiques, électro-bodymen, punks et fans de métal sous la même bannière : celle d’une musique brutale mais néanmoins accessible (pour ceux qui n’ont pas les tympans trop sensibles), et dont le chaos sonore n’est que le reflet d’un monde en pleine déliquescence.

Cependant, l’Europe n’est pas en reste, et si les Américains commercialisent à outrance un style qui deviendra peu à peu le heavy-metal de la fin des années 90, les Allemands, les Suisses et les Anglais s’avèrent plus audacieux sur le plan musical, tant et si bien que l’on ne sait plus si ce sont les Européens qui ont influencé les Américains ou l’inverse….

 

Rédacteur : Christophe Lorentz



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