L'apparition du punk en France s’est faite de manière très progres-sive. Car en effet, plus que de chercher à adapter un genre musical, la véritable difficulté que rencontraient les Français qui souhaitaient faire de la musique punk était que celle-ci se trouvait intimement et culturellement liée à la situation sociale et politique anglaise.
Aussi est-ce sans grande surprise que l’on apprendra que le tout premier groupe punk français à sortir un album était loin d’être le plus radical et le plus dérangeant.
C’est en avril 1976 que se forme le groupe Stinky Toys (littéralement jouets puants”). Composé de Jacno, Elli Medeiros, Albin Deriat, Hervé Zénouda et Bruno Carone, Stinky Toys commence par tourner et faire quelques concerts.
C’est au cours de l’un d’eux que, de passage en France, le producteur Malcolm McLaren, qui se prépare à lancer les Sex Pistols, s’intéresse au groupe et décide de prendre leur carrière en main. Il embarque les Stinky Toys afin de leur faire enregistrer un album.

Entre temps, le groupe aura fait l’ouverture pour des groupes aussi prestigieux que The Clash, The Police et, bien évidemment, The Sex Pistols.
Avec son charisme particulier et le prestige que lui vaut la carrière naissante des Sex Pistols, McLaren arrive à caser ses poulains français chez Polydor, qui publie à l’été 1977 un premier 45 tours des Stinky Toys : Boozy Creed. L’album sort dans les bacs quelques mois plus tard. Stinky Toys (1977) s’avère avant tout un succès critique.
Le punk rock dépressif et fortement inspiré du Velvet Underground séduit fortement tout un pan du public rock français et laisse dubitatif toute une autre partie du public qui a énormément de mal à se faire au chant faux et volontairement dissonant d’Elli Medeiros.

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Rédacteurs :
M. Glenadel, C. Lorentz & S. Leguay