LE CONTENU : 7 Chapitres / 400 pages

AVANT PROPOS

Le livre que vous tenez entre vos mains est le second volume de ce qui sera bientôt un triptyque entièrement dédié aux musiques et aux cultures gothique, électronique et industrielle. Si le premier Carnets Noirs proposait un survol historique des multiples tendances de la musique sombre au niveau international, ce deuxième acte a pour but d’explorer la scène française et francophone dans toute sa richesse.

A l’origine, Carnets Noirs - Acte I devait en réalité comporter un chapitre sur la scène française. Mais devant l’importance, la variété et la singularité de la production hexagonale (et de celle qui lui est affiliée), il nous a finalement paru plus pertinent de lui consacrer un livre entier.

Pourtant, entre la sortie du premier volume de Carnets Noirs et la naissance de ce deuxième acte, il se sera écoulé plus de trois ans. Nombreux sont ceux qui pensaient alors que le projet avait été abandonné, et on ne saurait les en blâmer tant il est vrai que la scène underground est parfois cruelle, même avec ses activistes les plus fervents.

Mais le tome 2 de Carnets Noirs est bel et bien là, malgré les problèmes liés aux structures de diffusion désargentées, au matériel informatique capricieux, aux collaborateurs étourdis et aux artistes débordés. Et finalement, c’était sans doute le prix à payer pour que cet Acte II nous paraisse pleinement satisfaisant…

Il faut dire que son ambition première, faire un survol de la scène dark française avec la même méthode que sur le premier opus, s’est vite transformée en une véritable œuvre d’historien voire d’archiviste.

Un travail de fourmi (ou de titan selon les points de vues) qui nous a souvent poussé à retrouver la trace de groupes confidentiels, parfois disparus depuis des années, dont la discographie n’avait bien entendu jamais été rééditée en CD…

Comme vous le constaterez, l’équipe rédactionnelle s’est ainsi considérablement étoffée à mesure que les recherches et les relations avec les artistes concernés nécessitaient des compétences de plus en plus précises.

En effet, afin d’éviter toute erreur ou omission, nous avons (dans la mesure du possible) contacté les artistes que nous désirions traiter afin de leur faire relire le paragraphe les concernant. Ainsi, à quelques exceptions près, les textes que vous lirez dans cet ouvrage ont été relus et approuvés par les principaux intéressés, qui nous ont aussi, pour certains, offert des photos issues de leurs collections personnelles, documents précieux venant compléter les clichés de notre photographe Stéphane Burlot. Nous les remercions mille fois, ainsi que les autres photographes indépendants qui nous ont aussi aidés à boucler la partie iconographique.

Vous remarquerez aussi que nous avons étendu notre champ d’investigation aux artistes francophones, incluant ainsi certaines formations belges, suisses ou luxembourgeoises. Cela pour deux raisons. Tout d’abord parce que celles-ci ont été régulièrement assimilées à la scène française de par leurs noms, leurs labels, leurs textes ou leur principal terrain d’activité. D’autre part, soyons francs, car cela nous permettait de rattraper certains oublis injustes du volume 1, tout en conservant une certaine cohérence dans ce volume-ci.

Il est néanmoins nécessaire de préciser à nouveau que Carnets Noirs n'est ni un dictionnaire ni un annuaire des scènes gothiques, électroniques et industrielles françaises et francophones. Ainsi, nous avons dû quelque peu restreindre notre panorama, car ce livre n'a pas pour vocation à être totalement exhaustif (ce qui est impossible) et nous souhaitions nous concentrer sur les groupes ayant produit au moins un album édité de façon professionnelle sur tout le territoire. A cela s'est ajoutée notre volonté de traiter principalement les artistes ayant marqué d'une façon ou d'une autre le petit monde de la musique sombre, soit par la qualité de leur travail, soit par leur longévité, leur succès public, leur statut culte ou leur démarche artistique bien spécifique...

Nous n'avons donc pas pu (ni voulu) citer l'immense quantité de groupes ayant autoproduit, depuis le début des années 80, un disque, une cassette ou un CD-R. Nous avons avant tout privilégié ceux qui nous semblaient les plus pertinents, les plus prometteurs ou simplement les plus talentueux.

Il est aussi possible que l'existence de certains groupes ou artistes, malgré une ou plusieurs productions disponibles sur une structure professionnelle, nous ait tout simplement échappé. Même avec une dizaine de collaborateurs, il n'est pas toujours possible de tout connaître.

En outre, nous avons aussi dû fixer une limite dans le temps après laquelle nous ne pouvions plus prendre en compte la moindre création de nouveau groupe, au risque de transformer Carnets Noirs en un véritable tonneau des Danaïdes et non plus en ouvrage destiné à paraître un jour en librairie.

Et si certaines informations récentes relatives à des groupes traités ici manquent à l'appel, c'est pour une même raison de date butoir.

Néanmoins, notre travail a été si intense, que nous n'avons pas pu faire entrer tout ce que nous avons écrit dans ce présent ouvrage ! Deux chapitres manquent en effet à l'appel, que nous n'avons finalement pas voulu inclure afin de ne pas faire augmenter le prix de vente de façon excessive. Vous pouvez donc les télécharger en format PDF sur notre site Internet .

Enfin, il faut une fois de plus insister sur le fait que nous n’avons pas voulu d’un livre au ton neutre, vu que Carnets Noirs est avant tout un projet de passionnés, désireux de faire partager leur amour de ces musiques, sans faire de compromis ni trahir leurs convictions.

Nous n’avons donc pas hésité à faire certains partis pris qui feront peut-être grincer quelques dents, et à donner en même temps un avis subjectif sur les productions des artistes traités, avis qui ne sera peut-être pas partagé par tous...

Evidemment, nous ne prétendons pas avoir la science infuse, mais il nous paraissait important de guider au mieux le néophyte à travers la discographie touffue de certains artistes, et de rendre compte le plus précisément possible de leur carrière, sans langue de bois ni discours démagogue. Bien entendu, les avis émis n’engagent que leurs auteurs, et nous encourageons chaque lecteur à se faire une idée par lui-même sur les groupes et les disques traités.

L’essentiel reste que Carnets Noirs Acte II est surtout là pour témoigner de toute la diversité et l’originalité de la scène hexagonale (et francophone), qui n’a jamais essayé de rentrer dans un moule quel qu’il soit, et s’est au contraire ingéniée à cultiver sa différence. C’est pourquoi nous n’avons pas cette fois-ci fonctionné par genres bien identifiés mais plutôt par grandes familles musicales, tant il nous a paru injuste de devoir associer certains artistes à des genres devenus trop restrictifs lorsqu’il s’agit d’une scène aussi atypique que celle sur laquelle nous nous penchons dans cet ouvrage…

Une fois que vous aurez digéré ce deuxième opus nettement plus touffu que son prédécesseur, nous vous proposerons enfin le troisième volume, qui illustrera les termes “attitudes” et “cultures” présents dans le sous-titre, en se penchant sur la façon dont les beaux-arts, la littérature, le cinéma et l’allure vestimentaire ont influencé, ou ont été influencés, par les musiques sombres.

D’ici là, bonne lecture !


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