ORAISONS FUNEBRES

Le retour des atmosphères gothiques
et des sonorités caverneuses

 
LT-No
Photo : Stéphane Burlot

Des différentes sous-branches du gothic-rock, il sem-blerait bizarrement que les musiciens français aient surtout retenu la batcave et le death-rock. Sans doute est-ce dû à la sensibilité typiquement française qui pousse à préférer les choses plus sophistiquées et liées à plusieurs domaines artistiques (arts plastiques, performances, théâtre).
En effet, à quelques exceptions près (Brotherhood of Pagans, les débuts de Land of Passion, Dead Souls Rising), la plupart des formations importantes affiliées chez nous au goth-rock témoignent d’une nette influence de Virgin Prunes, Christian Death, Alien Sex Fiend ou Bauhaus.
Ainsi, l’hexagone compte finalement très peu d’émules de Sisters of Mercy ou Fields of the Nephilim, et à peine plus de The Mission ou Siouxsie and the Banshees.
De plus, en dehors de quelques formations aujourd’hui disparues et n’ayant sorti que des cassettes actuellement introuvables (Les Martyrs, Les Maîtres), les premiers groupes goth français sont plutôt nés à la toute fin des années 80, rapidement rejoints par une vague importante au début des années 90.

Il y a cependant un peu un cas à part : Neva. Car s’il y a en France une formation pour laquelle semble avoir spécialement été inventé le terme “groupe culte”, il s’agit bien de celle-ci.
Une dizaine d’années passée dans l’underground le plus complet, sans le moindre pressage officiel si ce n’est un petit 45 tours, n’auront pas empêché Neva de passer le cap de l’an 2000, contre toute attente. Tout commence en 1980 à Saint-Quentin dans le nord de la France. Influencés par les ténors de ce que personne n’appelle encore post-punk ou batcave (Killing Joke, Bauhaus et surtout Virgin Prunes), Jacquy Bitch (chant et basse) et Didier Maquart (synthés et percus) décident de fonder leur propre groupe : Neva. Une déformation du mot anglais “never” (jamais), qui scelle d’entrée l’une des grandes caractéristiques du combo : un chant instinctif, guidé non par le sens littéral mais par l’impact sonore.

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Rédacteurs :
Ambre, S. Leguay, C. Lorentz



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