AU COEUR DE LA MANUFACTURE

Pulsations industrielles, expérimentations concrêtes
et rythmes électroniques

 
Norscq
Photo : Stéphane Burlot

Aborder les musiques électro et industrielles telles qu’elles existent depuis près d’un quart de siècle en France était à la base un pari audacieux.
Car pas plus dans ces genres musicaux que dans ceux abordés précédemment, les artistes français ne se sont montrés des élèves soumis et méthodiques.
Si des genres comme le post-punk ou la cold-wave peuvent se définir par des structures musicales fixes, que l’on ne peut transgresser que dans des perspectives relativement limitées, l’électro, l’EBM et l’industriel impliquent des créations sonores permanentes.
Il était donc évident que la France, terre de musiciens marginaux par excellence, ne pouvait que repousser encore plus avant les limites déjà bien floues de ces structures musicales, plus préoccupées de rythmiques ou de textures sonores que du peaufinage d’harmonies dans les règles de l’art.
Le lecteur néophyte sera probablement surpris que nous ayons choisi de traiter dans un même chapitre l’électro et l’industriel.

Pourtant, après avoir tendu l’oreille sur la quasi-intégralité des 80 artistes et groupes dont nous allons maintenant vous parler, nous avons pris cette décision dans un souci de pure logique.
En effet, si la Belgique, pionnière de l’EBM avec le Canada, s’en est longtemps tenue à ce genre; si l’Angleterre et l’Allemagne se sont partagées équitablement l’héritage de l’industriel, le public français, lui, a découvert ces deux genres musicaux simultanément et dans le contexte d’imports étrangers.
A défaut d’être une cuisinière brevetant sa recette, la France s’est montrée fidèle à sa réputation en réagissant comme une gastronome soucieuse de la présentation et de l’arrangement de ses plats.
Prenant des éléments par-ci, d’autres éléments par-là, y incorporant des influences cold-wave, progressive, folk, ethnique et/ou jazz, les groupes et artistes français ont contribué magistralement aux scènes électros et industrielles en y apportant des concepts inconnus jusqu’alors, des ambiances inédites et décalées.

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Rédacteurs :
C. Adam, Y. Blay, O. Camus, M. Glénadel, M. Lachaud, C. Lorentz



Les chapitres de Carnets Noirs II

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